La place des distributeurs dans la controverse de
l’obsolescence programmée pose beaucoup de
questions. Ils ne sont pas responsables de ce
phénomène, car ils ne font que vendre les
produits, ils ne les crées pas. Mais, dans un autre
sens, en vendant ces produits,
ils encouragent les fabricants, à continuer de
développer des systèmes intégrant une
obsolescence programmée. Le problème se pose
sur le fait qu’aucune prise de position officielle
de leur part sur la scène publique, sur le sujet de
l’obsolescence programmée.Les distributeurs
jouent le rôle d’intermédiaire entre la production
et la vente de produits technologiques.
En 2018, Electro Dépôt France, une entreprise de
distribution d’appareils électroménagers créé en
2003, et dont le premier dépôt a été ouvert en
2004, s’est retrouvé au coeur du rapport fait par
Les Amis de la Terre. L’ONG a dénoncé des
“Pratiques illégales et manipulation du
consommateur”.
Pour répondre à ce rapport, l'enseigne a affirmé
qu’elle vendait bien des produits durables et
réparables. Mais aussi que son service qualité
procède à des tests de durabilité avant toute
commercialisation permettant d'afficher un taux
de panne annuel inférieur à 2% (1,7% en 2016
toutes marques confondues).
Electro Dépôt a été la première enseigne sur le
marché en 2014 à vendre des téléphones
reconditionnés.Amazon est aussi vivement
critiqué actuellement. Le grand distributeur s’est
aussi retrouvé ciblé par Les Amis de la Terre dans
leur rapport en 2018, accusé de mentir sur la
garantie des produits.
Récemment, HOP a aussi attaqué Amazon
(Décembre 2019), l’accusant de délit de pratiques
commerciales trompeuses. Selon elle, il fournit à
ses clients des informations insuffisantes voire
erronées en matière de garantie. Jusqu’à
aujourd’hui Amazon n’a pas répondu à aucuns
des deux groupes.
Les Fabricants
Dans cette controverse, les fabricants sont très
critiqués. Ils doivent à la fois créer de nouveaux
produits attirants le public, mais aussi garder leur
clientèle. Ils sont les premiers ciblés, par
exemple, lors des accusations avec le procès
d’Apple, sur le sujet de de l’obsolescence de leur
batterie de téléphone. Nombreuses accusations
faites sur le sujet de l’obsolescence programmée
portent sur le fait qu’il permettrait aux fabricants
de faire des profits. Mais il faut tout de même
nuancer ces accusations.Les médias mettent en
avant les producteurs sur le devant de la scène au
sujet de l’obsolescence programmée. Or, ce ne
sont pas les seuls dont la part de responsabilité
est mise en cause.
Même si les producteurs de biens industriels sont
accusés dans leur ensemble de pratiquer
l’obsolescence programmée, ils n’interviennent
pas tous de façon individuelle dans la
controverse. Les industriels qui se sont prononcés
publiquement sur le sujet l’ont fait par
l’intermédiaire de syndicats. Nous pouvons citer
deux grands syndicats actifs dans le domaine de
l’obsolescence programmée, et dont les avis sont
peu différentes : le GIFAM et le SIMAVELEC.
Le GIFAM est le Groupement interprofessionnel
des Fabricants d’Appareils d’équipement
Ménagers. Il regroupe une grande partie des
chefs d’entreprises de produits électroménager
en France. Il est présidé par Gérard Salommez,
président du groupe SEB France. Ce dernier est
intervenu à plusieurs reprises dans la presse, au
nom du GIFAM et de ses adhérant, afin de donner
leur position au sujet de l’obsolescence
programmée.Le SIMAVELEC correspond au
Syndicat des Industries de Matériels Audiovisuels
Electroniques, il regroupe les producteurs de
produits de consommations numériques. Le
président est Alain Millet.Dans un article paru le 2
mai 2013 sur le site internet du journal Le Monde,
il était dit dans l’article que le GIFAM niait
l’existence de l’obsolescence programmée en
s’appuyant sur le fait que la durée de vie des
produits n’avait pas diminué.Il y affirmait
d’ailleurs que l’idée d’obsolescence programmée
pouvait venir d’un sentiment de nostalgie ou bien
de la crise économique. Une des raisons pour
lesquelles, selon eux, l’obsolescence programmée
n’existe pas dans l’électroménager vient du fait
que l’électroménager concerne des produits à
cycles courts, la durabilité est une valeur
importante.
Pour le GIFAM, l’idée d’obsolescence programmée
serait avant tout un problème médiatique, car
comme tout scandale transformé en problème
sociétal, il fait de l’audimat.De même pour le
SIMAVELEC, le délégué général Bernard Herger
affirme que l’obsolescence programmée n’existe
pas pour les produits numériques français, pour
une raison simple : la concurrence. Ce dernier
explique que les concurrents sont les premiers
acquéreurs d’un produit, ils ouvrent le produit
pour l’étudier. Ils seraient donc les premiers à
remarquer et à dénoncer chez leurs concurrents
une faille introduite sciemment pour nuire à la
durée de vie de l’objet. Il explique également la
raison de la propagation de l’idée d’obsolescence
programmée : chaque jour, environs 100
téléviseurs tombent en panne, donc le jour de fin
de garantie, 100 tombent en panne également.
Les victimes d’une telle panne optent pour la
théorie d’un complot.