Explorations Interculturelles :
Bron Malinowski

Explorations : Dialogue Hommes/Femmes

Benoît

Discussion femme/femme

La discussion se déroulait dans une voiture. La jeune conductrice discutait avec sa passagère. La conversation avait un registre familier car ces jeunes filles étaient amies depuis un certain temps. Le sujet de la discussion paraissait important. En effet la conductrice parlait très rapidement, si bien que certains mots étaient hachés. Ou bien était-ce un tic de langage qu’avait la jeune fille, car il me semblait que ce n’était pas la première fois que je l’entendais parler ainsi, en effet, de caractère assez « pétillant », ce style d’articulation collait parfaitement au personnage .

La passagère répondait de façon plus calme, mais elle parvenait tout de même à se faire entendre par le contenu intéressant de ce qu’elle disait. Cependant durant la conversation la parole était monopolisée à 75% par la conductrice.

Le sujet de la discussion rebondissait en fonction des personnes qui étaient évoquées dans le récit. En effet, il semblait que chaque personne dont les filles parlaient avait une anecdote récente qui méritait d’être partagée. Les deux filles étant suffisamment proches l’une de l’autre, elles n’hésitaient pas à exprimer ouvertement leurs points de vue, qu’il soit négatif ou non, sur telle ou telle personne. Ainsi, au fur et à mesure que la conversation avançait, chaque thème dérivait sur un ou plusieurs individus, auxquels une anecdote récente


Discussion homme/homme

Entre hommes, la conversation mettait en scène 5 individus. La discussion était plus légère que celle entre filles. Cependant il semblait que malgré cette atmosphère détendue, peu de choses étaient dites et faites au hasard. En effet les protagonistes présents étaient du genre à épier chaque fait ou geste des autres et pour être écouté ou imposer le respect, des codes étaient à respecter.

De plus la moquerie intervenait fréquemment, aussi bien en réponse à une action ou une parole qui venait d’être dite, qu’en écho à quelque chose survenu plus tôt (avant la discussion). Cette moquerie était très amusante si on savait la prendre avec humour, mais il est évident qu’une personne extérieure au groupe ne l’aurait pas forcément interprétée correctement.

Néanmoins les paroles échangées demeuraient franches et intéressantes.


Alexandre

Discussion homme/homme

Les discussions entre hommes que j’ai pu avoir ou observer sont souvent des discussions où les hommes se font confiance et parlent de leurs relations avec la gente féminine. De plus les hommes parlent beaucoup de sport surtout de football. Dans la conversation que j’ai observé, je ne saurais expliquer ce qu’ils ont dit, car je ne m’y connais point sur ce sport, mais ils ont parlé aussi de musique et de jeux vidéo. Les hommes sont, à ce que j’ai vu, beaucoup plus francs et se font plus facilement confiance entre eux, ce qu’on peut appeler la solidarité masculine, je pense. De plus les hommes entre eux se titillent et se cherchent. Ce sont des gestes amicaux et bon enfants.

Les hommes ont depuis toujours créé des petits groupes sociaux les regroupant selon leurs passions et points de vue, et je pense qu’entre hommes la cohabitation est simple car il y a un respect mutuel ce qu’il n’y a pas à mon sens dans les autres cas. Lors de cette discussion les hommes faisaient de grands gestes et parlaient assez fort.


Discussion homme/femme

Lors de ma phase d’observation, j’ai observé qu’il y avait de différentes sortes de dialogues entre les hommes et les femmes, premièrement si le groupe se connait bien, alors le dialogue est plus en confiance et il n’y a aucune gêne des deux côtés, même si j’ai remarqué l’intimité des relations de couple des deux parties. De plus si la femme est seule j’ai remarqué qu’elle était l’objet de petites moqueries de même si c’est l’homme qui est seul.

Si le groupe ne se connait pas bien il y a un respect des autres, ce qui est intéressant car les hommes entre eux sont beaucoup plus familiers quand ils parlent entre eux, que lorsqu’il y a une femme. Les sujets de discussion sont variés mais les sujet uniquement féminin et uniquement masculin sont évités. Le groupe n’est pas très tactile mais il y en a quand même. De plus les gestes étaient peu visibles et les personnes parlaient normalement.


Discussion femme/femme

Lors de cette observation, j’ai pu observer que les femmes n’avaient pas les mêmes sujets de discussions que les hommes et parlaient plus de beauté que de sport ou aimaient plus se raconter leur vie dans les moindre détails comme « je suis passée devant chez toi » cette phrase était juste indicative et n’avait pour but de ne rien vouloir dire d’autre.

De plus les femmes font des gestes plus délicats que les hommes et sont moins bruyantes, elles chuchotaient même des fois. J’ai vu aussi qu’elles détaillaient beaucoup plus que les hommes pour dire la même chose.


Adrien

Discussion femme/femme

Le groupe que j’ai choisi d’observer est un groupe qui me connaît, soit donc ma copine et ses deux amies, car c’est le seul que j’aie pu observer sans avoir à être gêné. Par ailleurs, j’ai pensé qu’elles seraient peut-être plus à l’aise que des inconnues, et de ce fait, plus encline à conserver le dialogue qu’elles ont au quotidien entre elles (il serait dommage que ma présence altère le comportement, ce qui n’aurait aucun sens pour l’étude présente !). Aussi me suis-je mis un peu à l’écart, prétextant lire pour les écouter…

Elles commencent par parler de leurs études, car elles sont toutes trois dans la même faculté ; j’écoute attentivement les banalités qu’elles échangent sur leurs divers professeurs et le contenu des différentes matières. Même si elles ne sont pas toujours d’accord, elles débattent sans animosité aucune, et évitent le conflit, essayant d’arranger leur point de vue à celui des autres, tout en exprimant quand même en quoi le sien diverge. La conversation dérive sur le physique d’un de leurs professeurs, que deux d’entre elles trouvent très attrayant. Ce que j’observe, c’est qu’elles sont précises dans leur observation de la personne et qu’elles n’hésitent pas à faire quelques blagues salaces, ce que je n’aurais pas cru possible de leur part.

Ce sujet les entraîne sur les possibles garçons avec qui pourrait sortir l’une d’elles ; les deux autres mettent le sujet à plat pour embarrasser leur amie, et la taquinent pour lui soutirer des informations, car elles pensent que cette dernière ne sera pas célibataire longtemps. Le plus humainement possible, elle met en place un système d’auto-défense et attaque verbalement une des deux autres, toutefois d’une manière très soft. Concernant ce moment-là, je constate que la gestuelle s’agite ; les bras et mains font des gestes brusques dans l’air pour exprimer le mécontentement, une forme d’agressivité feinte (c’est plus un mouvement pour la forme que mu par une véritable colère, car je vois bien à leurs expressions qu’elles s’amusent entre elles). Je ne peux m’empêcher de sourire, car l’une d’entre elles est Corse, et l’autre Portugaise, deux pays du Sud dont on sait que la gestuelle est bien plus présente dans la communication que dans notre façon de nous exprimer à nous en France. Bref, elles se taquinent, et leur conversation semble être une sorte de rituel féminin.

J’en déduis que les discussions féminines sont basées sur plus de communication « constructive », j’entends par là qu’elles discutent vraiment, et qu’elles ne s’attaquent pas de front, ou alors de manière très légère pour ne surtout pas se vexer l’unes l’autres. Elles cachent la plupart du temps ce qu’elles pensent vraiment, préférant abonder dans le sens de leur prochaine plutôt que de la contredire, à la différence des hommes.


Discussion homme/homme

Pour le sexe « fort », j’ai choisi tout simplement d’observer maintes conversations que nous avons tenues à l’ESIEE, lors de repas à la cantine par exemple.

Nous sommes une dizaine, venant tous d’horizons tout à fait différents, ce qui donne la plupart du temps de conversations fort amusantes ! Deux sri-lankais, un pseudo-musulman et un pratiquant, et quatre français pur-sang (je dis cela avec humour, bien sûr). Généralement, les conversations tournent au vinaigre, et chacun s’attaque aux autres de manière plus ou moins vexante, car nos avis divergent quasiment sur tout (question de culture, tradition, ou même éducation). La question qui se pose est : pourquoi aborder des sujets où nous savons pertinemment que ça va mal tourner ? La réponse qui me semble la plus pertinente est : parce que nous sommes des hommes, et que nous aimons nous affronter. Nos conversations sont donc plus ou moins des luttes de pouvoir, des joutes verbales ou chacun pique l’autre de la lame qu’est sa langue pour tenter de le remporter et de s’affirmer un peu plus dans le groupe.

Evidemment, comme dans toute lutte de ce genre, il y a des gagnants et des perdants, et certains ont tendance à perdre plus souvent que d’autres. Les plus « gentils » deviennent rapidement des boucs émissaires, j’entends par là qu’on se moque plus souvent d’eux que des autres. C’est facile, c’est un peu comme un coup-bas, mais c’est drôle (en tout cas pour les autres) et ainsi vont nos relations. Nos sujets habituels sont sinon le foot (eh oui…), les jeux vidéo pour un petit comité et les cours, rien de très original. Mais c’est lorsque nous sortons des sentiers battus que les joutes commencent : religion, relations avec nos parents, et autres choses de ce genre.


Discussion homme/femme

Concernant le mixte, les conversations étudiées sont celles que nous avons au quotidien, et j’ai tenté de rassembler les fragments épars des informations que j’ai pu glaner.

Lorsque nous sommes en groupe mixte, hommes et femmes agissons d’une manière très différente de l’ordinaire. J’aimerais dire que nos conversations sont sophistiquées, philosophiques, mais il n’en est rien. A notre âge, nos discussions sont centrées sur des blagues vaseuses et équivoques, qui font appel à l’intérêt majeur de la jeunesse ; le sexe. Non pas que nous en discutons vraiment, mais tous nos sujets de conversation tendent vers des allusions à ce thème majeur, et les hommes et femmes se cherchent tant physiquement que verbalement, dans une espèce de rituel. On pourrait penser que c’est le cas pour seuls ceux qui sont célibataires, mais ce n’est pas forcément vrai. C’est un jeu, une habitude, un comportement que presque chacun de nous emploie, sauf les plus timides, évidemment.

Par exemple, à l’ESIEE, on sait qu’il y a très peu de filles. C’est pourquoi généralement, elles se retrouvent dans des groupes composés presque exclusivement de mâles. Dans notre groupe d’amis, j’ai pu observer que lorsque qu’il y a une fille, on la taquine, on l’embête, on cherche à la faire réagir pour capter son attention, comme un paon fait la roue. Le plus impressionnant là-dedans, c’est qu’on pourrait penser que la fille en question soit agacée par tout ceci, mais il n’en est rien ; l’attitude la plus fréquente que j’ai pu constater est que la fille fait sembler d’être outrée, choquée, ou même énervée pour rire avec nous, ou se jouer de nous.

Le seul cas où nos discussions sont réellement utiles, c’est quand on travaille en groupe. A ce moment-là, peu importe le sexe de chacun, car nous sommes concentrés sur une même tache.

Les relations hommes/femmes évoluent certainement avec l’âge, et surtout lorsqu’on est en présence d’amis de longue date. Les discussions prennent alors un sens.

Les relations hommes/femmes évoluent certainement avec l’âge, et surtout lorsqu’on est en présence d’amis de longue date. Les discussions prennent alors un sens.