Explorations Interculturelles :
Bron Malinowski

Explorations : Les Enfants dans le parc

Benoît

La médiathèque Cœur de ville, à Vincennes, est un bel espace. Que ce soit pour travailler, acheter un café au distributeur, ou développer une activité extravagante et très non-appropriée au lieu, nous aimons y déambuler avec mes compagnons lorsque nous avons dix minutes à perdre.

Ce jour-là, j’étais installé face à la grande baie vitrée, et travaillais. J’étais face à la baie vitrée derrière laquelle se trouvait le Jardin Cœur de Ville, un square dans lequel des enfants jouaient. Je remarquais tout d’abord qu’il y avait 3 sortes d’enfants. Certains enfant jouaient seuls, d’autres jouaient à plusieurs, et encore d’autres jouaient en utilisant les infrastructures dédiées aux loisirs (toboggans, balançoires). Concernant la dernière catégorie, il était difficile de déterminer si les enfants jouaient en groupe, ou bie

Concernant les parents, je distinguais également plusieurs catégories : les nounous (souvent en groupe), les papas (2 types de papas), et les mamans (2 types de mamans).

Les nounous étaient pour la plupart assises à surveiller des poussettes, et à discuter ensemble. Concernant les pères, certains lisaient leur journal assis sur un banc, en surveillant d’un œil le bambin ; tandis que d’autres étaient au cœur de l’action, à aider l’enfant dans son périple face à la nature sauvage que représentait ce parc. Les mères, elles, étaient plus actives, à gronder un enfant par ci, à rattraper un autre par là. Certaines d’entre elles semblaient également être en groupe, ou du moins, discuter à deux.

Mon attention retournait vers les enfants.

Je distinguais au loin un enfant qui semblait seul, qui courrait dans des directions approximatives, pointant dans sa main ce qui semblait être un petit bout de bois. Moi-même très fan de jeux de rôles et d’aventure durant ma tendre jeunesse, j’étais en mesure de comprendre ce concept, de « faire une fabuleuse aventure et affronter des ennemis » imaginaires. Cependant, ma supposition de ce qu’était en train de faire le môme se brisa lorsque je vis qu’il faisait des bruitages de voitures de course. En effet il était bien loin de l’aventure chevaleresque que je lui avais attribuée : il faisait une course de formule 1 imaginaire, en tenant son volant (le bâton) à une seule main. Eh oui, conduire à une main ça faisait plus classe.

Un petit groupe d’enfant était formé au pied du toboggan. Ils avaient l’air de regarder le sol. Avaient-ils fait une découverte extraordinaire ? Avaient-ils percé le mystère de la vie ? Trouvé un sens à l’univers ? En regardant plus attentivement, je remarquais, déçu, que des billes brillaient au sol. C’était donc cela, des billes.

L’un des enfants se redressa d’un bon, et puis ce fût le drame. Une maman accourra. Elle commença à gronder sévèrement l’un des bambins (de sexe mâle). Visiblement, nous étions en plein cœur d’une histoire de vol, est un coup avait fusé. Cette situation me rappela le fameux « Hi kids, do you like violence? –Yeah ! Yeah ! Yeah ! » que lance Eminem au début de sa chanson « My name is ». En effet, les adultes ont tendance à oublier leurs rôles de modèles pour leurs progénitures, et les enfants sont exposés chaque jour, que ce soit à la télévision, dans la rue, ou dans leurs familles, à une banalisation de la violence physique ET verbale, qui influe directement sur leur comportement et leur façon de traiter les problèmes au quotidien. Et c’est avec sourire que je contemplais la mère qui était visiblement choquée par le comportement de son fils, pour qui avoir répondu ainsi était banal, et l’obligeait à s’excuser auprès de l’enfant victime du coup.

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Tandis que je regardais les autres enfants courir dans tous les sens de façon très peu structurée et peu réfléchie, je me rappelais que j’étais en train de travailler, et reprenais ma tâche initiale.



Alexandre

Aujourd’hui le 4 mai 2014, qui est aussi la journée de Star Wars, j’ai été au parc observer les enfants. Il y en avait beaucoup, ça m’a empli de joie, car je savais que je pouvais faire mon exploration.

Je me trouvais à Provins, ville hautement historique et mondialement connue, le parc observé n’était pas très grand, mais il y avait de l’influence et plein d’enfants. Je me suis donc assis et ai commencé à observer les petits enfants. Ils étaient regroupés en petit groupes non forcément ethniques mais plus par âge, les enfants plus âgées n’avaient pas forcément leurs parents présents alors que les plus jeunes étaient forcément accompagnés. Ils partageaient les mêmes jeux : jouer à la balle ou à chat. Il n’y avait pas de conflits pour le groupe qui jouait à chat, jusqu’au moment où un enfant fit un croche patte à un autre enfant pour le toucher, ce qui provoqua la tristesse et les pleurs de l’enfant qui était tombé.

La mère de l’enfant tombé couru le voir, et ainsi voir s’il était blessé, pendant ce temps-là la mère de l’autre grondait son enfant car il avait fait quelque chose de mal. Une fois l’enfant consolé le jeu repris son cours, et tout fut oublié pendant ce temps-là je remarquais qu’il y avait des enfants plus solitaires. Dans mon cas il y en avait 2. Ils étaient très calmes et ne parlaient à personne à part leurs parents ou baby-sitter. Dans ce parc tout le monde jouait ensemble, il n’y avait aucun rejet ethnique car physique, tout le monde semblait s’amuser dans ce parc.

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J’ai même été surpris que tout le monde s’entende bien et qu’il n’y ait pas tant de conflits que ça.



Adrien

Le parc que j’ai choisi pour mon exploration est celui de ma ville natale, Le Plessis-Trévise, situé un peu à l’écart du centre-ville. Il est composé d’un aire de jeux séparée en deux ; à droite, jeux avec toboggan entouré d’un grand bac à sable, à gauche, divers jeux tels que le tape-fesse par exemple. Le parc est entouré d’un ruisseau, d’une mini-forêt qui abrite un terrain de pétanque improvisé par résidents alentours, et une bibliothèque au fond, proche de la rue. Lorsque j’étais plus jeune, j’habitais juste à côté et je venais jouer ici l’après-midi, aussi c’est avec un étrange sentiment que je pénètre l’espace réservé aux enfants.

En arrivant, mon attention se focalise tout d’abord sur les adultes. Ce sont quasiment tous des femmes, mères ou nourrices (il y a un unique homme). De mémoire, il en a toujours été ainsi dans les mœurs françaises, et je constate donc que ça n’a pas changé. Je décide de m’asseoir sur un banc un peu à l’écart pour ne pas déranger. Je commence à observer les enfants, et je vois qu’ils jouent pour la plupart en petit groupes de deux voire trois personnes. Le reste d’entre eux sont seuls (je comprends plus tard qu’en réalité les groupes formés sont dus au fait que les enfants sont gardés par la même nourrice, ils se connaissaient déjà).

Les enfants qui sont seuls jouent avec leurs jouets dans le sable (râteau, seau, etc), et sont fréquemment intéressés par le regard de leur mère ou nourrice : ils attendent des compliments, de l’aide, ou une quelconque remarque. Ils recherchent de l’intérêt parmi les gens avec qui ils sont déjà familiers. Parfois, leur regard se tourne vers les autres groupes qui jouent, soit parce qu’ils sont curieux, soit parce qu’ils ont peur qu’on détruise leur magnifique construction de sable (ces derniers m’amusent, plus particulièrement une petite fille qui fait un peu la moue).

Pourtant, il y a un garçon seul, plutôt turbulent, qui court un peu partout et s’enquiert de ce que font les autres. Téméraire, il joue tantôt avec ceux-là, discute ensuite avec la mère de celui-ci, pour finalement aller embêter tel garçon qui joue tout seul. Sa mère à lui est distraite, plongée dans un livre, et relève de temps à autres le nez pour le rappeler à l’ordre. La plupart des adultes semblent soucieux du fait que leur enfant soit bien élevé et n’importune pas les autres, grands comme petits, ce qui fait que l’ambiance est assez contrastée : la joie des enfants et la liberté liée à leur âge confronté aux comportements de la société adulte. Les adultes n’interagissent pas entre eux, sauf lorsqu’ils sont obligés (par exemple pour s’excuser du comportement de leur enfant, ce qu’ils font fréquemment). Seules les nourrices semblent un peu plus détachées et discutent entre elles ; elles se connaissent.